Note sucrée
L’année 2018 a été celle de l’expression de la rue. Cet été dans la joie avec la coupe du monde, cet hiver dans la colère et l’amertume, pas encore dans l’apaisement.
Les fêtes apporteront-elles une touche de gaieté dans toute cette grisaille ? Oui sans doute, dans les familles les moins touchées par la misère ou celles que le deuil a épargné cette année… Les lumières opulentes et les paquets enrubannés dans les vitrines peuvent aussi bien convoquer la joie à l’idée de se retrouver tous ensemble, que la peine à ne plus l’être.
Cette année, tout particulièrement, j’aimerais retrouver mon cœur d’enfant sans me soucier du lendemain. J’aimerais jouer sans arrière-pensée et me régaler sans sur-consommer.
Alors cette année, sur la table, il n’y aura pas de bûche sophistiquée ni de dessert recomposé, revisité ou déstructuré. Il n’y aura dans nos assiettes ni religieuses étêtées, ni tartes meringuées en fusion…
Le dessert de Noël cette année, sera celui de mon enfance retrouvée : le pain perdu.
Le vrai. L’unique. Pas cette brioche éthérée et spongieuse censée lui donner de fausses lettres de noblesse. Non pour faire du pain perdu, il faut du pain, du vrai, épais avec une croûte solide qui protège la mie contre l’assaut du lait.
Faire du pain perdu, ce n’est pas une recette, c’est un rituel. D’abord, découper le pain en tranches épaisses de deux centimètres. Ni plus ni moins. La précision est importante.
Ensuite, remplir deux assiettes à soupe, l’une de lait et l’autre d’œufs battus en omelette.
C’est dans le lait que la taille de la tranche prend tout son sens. Moins de deux centimètres, il réduira la mie en bouillie ; plus, il n’atteindra pas le cœur qui pourrait conserver des miettes de sècheresse.
Laisser tremper le pain des deux côtés jusqu’à ce que chaque tranche devienne livide.
L’opération suivante est délicate. Il faut sauver les tranches de la noyade et les sortir de l’assiette, sans trop en presser les côtés pour ne pas perdre une goutte de lait.
Les tremper ensuite dans les œufs battus. La mousse crémeuse redonne vie aux tranches de pain. Tourner des deux côtés à nouveau. Les laisser aspirer, reprendre vie, guetter la transformation de la couleur d’agonie prenant la teinte joyeuse du soleil dans les dessins d’enfant.
Répéter la même évacuation que précédemment, ne pas perdre une goutte d’oeuf et poser délicatement les tranches dans le beurre fondu d’une poêle. Écouter le pain grésiller, voir les bulles de lait tenter de s’échapper. L’odeur sucrée se répand, la bouche salive.
Servir chaud, saupoudré de sucre.
Et croquer. Le lait chaud brûle la langue, le sucre se colle en gains autour de la bouche, les rires explosent sous les yeux heureux de maman. Oubliée la fin de mois difficile… au moins pour un soir.
Voilà ce que nous ferons cette année à Noël avec nos petits-enfants.
Joyeuses fêtes à tous 🙂
Le pain perdu n’a jamais bercé mon enfance – en Allemagne, au moins dans mon coin (Rhenanie), on ne le faisait pas…. je l’ai mangé deux fois (mais apparemment avec du pain « éthéré et spongieux » ce qui n’a pas soulevé mon enthousiasme….. Là, juste en te lisant (quel tour de force:) tu m’as fait saliver !
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Joyeuses fêtes. Cela donne envie de faire du pain perdu
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c’est délicieux.
As tu pensé à y ajouter une pointe de cannelle ?
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Eh non, mais je vais essayer ! Merci pour l’astuce 🙂
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mais de rien , reviens nous dire si tu as aimé
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Oh là là là quelle magnifique description! J’en ai l’eau à la bouche! 😋 C’est là qu’on reconnaît la belle plume, je voyais le pain se balader, j’entendais les bruits de la cuisine, je sentais l’odeur de la tranche qui se prélasse dans la poêle…Et évidemment le goût sur ma langue…Merci pour ce délicieux moment! 😊
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Avec plaisir, merci beaucoup pour ton retour. Je te souhaite de joyeuses fêtes 🙂
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Merci, bonnes fêtes à toi aussi 😊
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Que c’est beau !!!!!! Cela me donne envie d’en faire tiens ! 😀 On a pas mal de tranches de pain sec, ça tombe bien. 🙂
Belle soirée à toi
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Merci Souffleur, ravie de te lire. Joyeuses fêtes 🙂
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…et avec un peu de cannelle mélangée au sucre c’est encore meilleur 🙂 En revanche, je ne peux plus trop en consommer. Intolérance lactose et gluten. Mais je craque pour quelques bouchées quand même !
Merci Élisa et de belles à toi ainsi qu’à tes lecteurs !
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J’adore la cannelle et je ne l’avais jamais associée au pain perdu, merci pour l’astuce. Tu as essayé avec du pain sans gluten et du lait d’amande ? Joyeuses fêtes à toi et tous tes proches, bises 🙂
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Oui, et avec plusieurs types de pain sans gluten. C’est bon mais cela n’a pas la même saveur que dans mes souvenirs d’enfance. Alors je triche, en mange peu, avec un plaisir précieux donné aux choses rares.
Biz et Belles Fêtes à toi et tes proches 🙂
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Oui! Mais avec une fille coeliaque et l’autre vegan….mais j’adhère à l’idée de simplicité partagée. Joyeuses fêtes à toi et aux tiens, chère Elisa!
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Effectivement, pas simple… Joyeuses fêtes chère Martine, je te souhaite mille douceurs 🙂
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Le pain perdu… c’est toute mon enfance qui resurgit. Un dessert que j’aurai plaisir à faire découvrir à mes enfants quand ils seront plus grands !
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Transmettre l’enfance… quel beau programme. Joyeuses fêtes avec tes petits 🙂
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C’est un souvenir que je partage !
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Joyeuses fêtes Christophe 🙂
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