U… comme Urgence
Notre désir d’écrire naît souvent d’un besoin puissant de dire quelque chose d’important au monde. Ce besoin peut s’accompagner d’un sentiment d’urgence. Vite ! il faut que je parle au monde, il a besoin de savoir.
Il existe de nombreux guides qui vous promettent une méthode capable de vous faire écrire un roman en 21 jours, voire moins. Cela aboutit rarement à une vraie première version de roman, plutôt une somme d’intentions narratives.
Alors on se détend. Et surtout, on détend son agenda.
À moins de faire partie des 30 écrivains qui vivent de leur plume en France (et là, pas besoin de mes conseils), vous n’avez aucune obligation professionnelle à finir votre manuscrit dans un temps donné.
Foncer droit vers la ligne d’arrivée n’est pas le processus de créativité le plus performant. Avez-vous réellement besoin d’enchaîner l’écriture de vos chapitres comme si vous étiez posté sur une chaine de production ?
Parfois, des pauses s’imposent. Pour revenir sur la genèse de l’idée, parce que soudain une inspiration vous conduit à explorer une autre piste…
Le processus créatif est tout, sauf linéaire.
Ces itérations que votre pré-conscience vous propose vous entraînent sur des chemins qui vous éloignent de la logique et vous rapprochent de zones à défricher, à la recherche de vos inattendus.
D’un autre côté, se fixer une date butoir permet de lutter contre la procrastination, vous savez, cette petite propension à remettre à plus tard nos envies d’écriture…
Mais pourquoi l’un serait-il exclusif de l’autre ?
Pour ma part, je cible souvent une échéance que je ne respecte jamais mais qui m’aide à tenir le cap et que je dépasse sans culpabiliser. Parce que c’est pas mon calendrier qui va décider à ma place, non mais !