Z… comme Ze End
Vous avez rêvé d’une fin éblouissante, feu d’artifice final qui bouleversifiera votre lecteur. Or, tel un arc-en-ciel (oui c’est la minute poésie), la fin qui se profile semble s’éloigner à mesure que vous avancez. Et quand elle se rapproche, c’est pire, elle transpire d’une banalité si… banale.
La fin d’une histoire est un moment important. C’est celui où le lecteur s’apprête à quitter votre univers, avant que l’histoire ne devienne qu’un souvenir parmi d’autres. Vous n’avez pas le droit de le décevoir par une fin un peu bancale ou trop facile.
Sur quelle émotion / idée / sensation allez-vous laisser votre lecteur ?
M. Toulmonde vous dira qu’il fallait y penser avant, au moment où vous avez construit votre synopsis. Vous savez maintenant ce que je pense des propos de M. Toulmonde… Pour cette fois, et cette fois seulement, je suis en partie d’accord avec lui.
Si vous écrivez du polar, votre fin est souvent le point de départ de votre histoire. En dehors de ce genre, toutes les modalités d’écriture de fin sont possibles.
Vous aviez envisagé une fin à votre histoire mais elle vous a embarqué trop loin et c’est une autre fin qui s’impose finalement ? Allez-y. Vous devrez juste être vigilant au moment de la réécriture pour vérifier la cohérence d’ensemble.
Vous n’aviez pas vraiment de fin en tête et elle n’arrive toujours pas ?
Voici mon astuce. Eh oui, je fais partie des auteurs qui n’aiment pas finir leur manuscrit. J’ai toujours beaucoup de peine à quitter mes personnages. Je procède donc tout simplement en enfilant mon costume de Parques.
Concrètement, c’est très simple. Quand je m’approche de mon climax, je fais le point sur chacun, protagoniste, antagoniste et personnages secondaires importants encore en vie, je regarde la façon dont ils ont pesé sur l’histoire et leur évolution depuis le début du récit.
Puis, je revisite mes intentions de départ et je décide définitivement de leur sort, un par un. Qui sera sauvé, qui mourra, qui partira au loin, qui changera de vie…
Bien souvent, c’est en scellant le sort de chacun que je trouve comment boucler l’histoire dans son ensemble.
Avec cette méthode, je suis dans la recherche de cohérence. Si l’originalité ou l’effet waouh se joignent à la fête tant mieux, mais mon objectif priorité numéro un est d’accompagner le lecteur dans cette dernière page qu’il doit tourner. De le ramener à bon port après l’avoir embarqué pendant des heures dans mes délires. Avec douceur ou brutalité, selon l’humeur de l’histoire.
Ma seule préoccupation : que la fin de l’histoire tienne la promesse du récit et reste fidèle à son univers.