Le syndrome du deuxième livre

Le saviez-vous ? Aujourd’hui, 26 mars 2019, il reste 273 jours avant Noël. Ce qui veut dire que 25% de l’année s’est déjà écoulée.

Le temps file et mon nouveau roman aurait dû être terminé.

J’ai mis 3 ans pour écrire Le silence à l’ombre des pins. Je me disais naïvement que ce serait plus facile pour le deuxième livre. Puisque j’avais réussi une première fois.

Le problème, c’est que je suis régulièrement victime du syndrome de la deuxième fois, cette fameuse deuxième fois où l’on croit savoir parce que l’on a réussi la première, guidée par son envie, son inspiration, sa créativité…

Par précaution, avec le secret espoir de rompre cette malédiction, j’ai écrit un recueil de nouvelles La désobéissance des pouces en me disant qu’il servirait de deuxième fois.

Est-ce vraiment nécessaire de dire que mon stratagème n’a pas fonctionné ?

Alors que je porte en moi l’idée de ce roman depuis plus de dix ans, je peinais à écrire, je ne trouvais pas le ton, mes personnages restaient de la couleur du papier, fades, sans consistance…

J’ai essayé la méthode d’écrire tous les jours à la même heure, tenté les week-end en réclusion dans une grotte… J’ai utilisé toutes mes astuces, tous mes trucs, rien ne fonctionnait. Tant de longues heures à aligner des mots qui n’allaient pas ensemble. J’en arrivais à ne plus prendre plaisir à écrire.

BREF ! Cela n’a pas été facile, j’ai dû creuser cette histoire qui refusait de dévoiler ses dessous, dénicher dans les confins de mon inconscient les points de blocage, dénouer l’embrouillamini de mes peurs.

Lorsque j’écris, je me mets à la place de mes personnages. Il se produit une espèce de transe pendant laquelle je vis ce qu’ils vivent, je respire comme eux, je ressens leurs émotions… Je les aime. Et c’était là, le problème. Je n’arrivais pas, dans cette intimité aimante, à leur faire endurer ce que je redoute le plus au monde, explorer les zones d’ombres d’un cerveau malade, les folies qui nous traversent et peuvent prendre possession de nous à tout instant…

… Et je suis super heureuse du résultat. La malédiction du deuxième livre me semble loin aujourd’hui, j’ai retrouvé le plaisir de mettre une histoire en mots et le fameux premier jet sera terminé d’ici quelques semaines.

Écrire est difficile et rien n’est jamais gagné. Quentin Tarantino a dit que « Chaque début d’écriture est un retour à la case départ… Un endroit où aucun de accomplissements passés ne compte ». Je viens d’en faire l’expérience et elle n’est pas très agréable. Doutes, découragements, sentiment d’abandon et tentation d’abandonner…

Mais cela vaut la peine. Voir son histoire prendre forme et ses personnages prendre vie fait oublier toutes les galères. Un peu comme l’on oublie les nausées des premiers mois au moment où la naissance approche.

Je suis ravie de vous retrouver,
À bientôt,
Élisa