Fenêtre sur la Lande

On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte.
Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet
et 10 ans prison pour avoir blogué.

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Une lettre est arrivée dans ma boite peu avant Noël. Nan pas de Renan Luce ! De la médiathèque de Mably, un concours de nouvelles auquel j’avais participé. Je me suis dit que c’était un courrier de refus et je l’ai ouverte sans enthousiasme. C’est bien connu, les réponses positives n’arrivent jamais par la poste !

Je l’ai ouverte donc. Sans enthousiasme donc.

Le jury de notre concours… Bla bla bla… « Fenêtre sur la Lande ». Oui c’est bien mon titre… Bla bla bla… le 2ème prix en sujet libre…

Mon texte qui reçoit un prix !!! Je n’en croyais pas mes yeux.

Un merveilleux cadeau reçu à quelques jours de Noël. D’autant plus précieux que j’ai écrit cette histoire à un moment où je doutais, empêtrée dans la structure de mon futur roman, avec des personnages qui résistaient. Menace, corruption, séduction… Rien n’y faisait !

J’ai donc écrit cette nouvelle, très noire, ce qui en dit long sur ma joie de vivre à ce moment-là ! Et c’est cette histoire née de la déprime qui a été primée !

Tous les lauréats étaient invités à la remise des prix. Passé le premier élan, j’ai beaucoup hésité. Hôtels réquisitionnés par le Salon de la Gastronomie à Lyon, alerte orange sur le département à cause des chutes de neige… Tout était prétexte pour ne pas y aller.

Et rien n’était de ma faute. Qu’y puis-je si les éléments se liguaient contre ce voyage ?

En réalité, il n’y avait qu’un seul véritable obstacle : le trac !

Incompréhensible alors qu’il n’y avait plus d’enjeu. J’ai mis du temps à percuter que c’était la première fois que j’allais rencontrer des gens, des vrais. Des lecteurs sortis de l’abstraction, des individus en chair et en sang qui auraient lu de mes mots.

M’exposer au travers de mes écrits est une chose, me présenter en personne en est une autre !

Il m’a fallu plusieurs coups de pieds au c…  de mes proches pour me faire violence et me décider à bouger. Comme par hasard, j’ai facilement trouvé une chambre et me voilà partie sans peur –ou presque– affronter les « givrards brouillants » d’Auvergne.

Et je ne regrette rien. Loin de là !

Je suis très fière d’avoir été sélectionnée pour cette 25ème édition et très heureuse d’avoir participé à l’événement. Malgré ce léger bafouillis quand les remerciements minutieusement préparés sont soudainement passés à la trappe (ce qu’on appelle un trou !).

De beaux échanges autour d’un verre (là ça allait mieux) avec le public et les organisateurs du concours : les élus porteurs de cette volonté de diffuser la culture et la liberté d’expression, les membres du jury. 40 personnes mobilisées pour lire près de 300 textes, tous bénévoles, tous passionnés. Un grand merci à eux pour nous offrir ces fenêtres sur textes.

De belles rencontres avec les autres lauréats. Une occasion de partager des univers différents avec pour passion commune, l’écriture d’histoires :

  • Martine qui met en scène le déluge au Paradis,
  • Michel ménageant une rencontre entre Charlemagne et un prisonnier
  • André et son TGV du 23ème jour
  • Sans oublier le petit garçon de mon « Fenêtre sur la lande »

Pour découvrir tous ces textes c’est ici, en accès libre sur le site de la médiathèque de Mably !

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